
Dans le roman nouvellement traduit de Hon Lai Chu Corps de raccordement (Two Strains, 2025), l’intimité devient une query de politique de l’État. La loi de conjoinment, un mandat de gouvernement fictif qui exige ou encourage les {couples} à subir une fusion chirurgicale, n’est pas seulement une procédure médicale grotesque – c’est une métaphore littéralisée pour la perte d’autonomie sous contrôle systémique. Publié pour la première fois en chinois en 2010 et adapté pour la scène en 2014, le roman a acquis une nouvelle urgence dans sa traduction anglaise en 2025 par Jacqueline Leung. Alors que Hong Kong proceed de compter avec les conséquences de sa non-réglage politique, Corps de raccordement arrive comme un fantôme du futur, étrangement prémonitoire et douloureusement présent.
Situé dans une ville vaguement définie qui reflète Hong Kong, le roman présente un collage de terres récupérées, de collines en fuite et d’structure coloniale réutilisée dans des installations médicales. Les citoyens parlent dans la langue désinfectée de la guérison et de l’harmonie. Mais sous cette langue se trouve une blessure profonde et seen. Le roman go well with un étudiant universitaire en recherchant l’histoire et la psychologie de la conjoinment, un voyage qui l’amène finalement à subir la procédure elle-même. Son corps devient à la fois le sujet et l’objet – un web site de recherche, de résistance et de ruine.
Dans l’esprit d’Orwell et d’Atwood, mais avec une sensibilité distinctement de Hong Kong, le récit discover remark la conformité peut être réalisée non pas par la pressure mais par un désir soigneusement cultivé.
La dystopie de Hon n’est pas construite à partir de caméras en acier et de surveillance mais à partir de la pression sociale et de l’idéologie intériorisée. Dans l’esprit d’Orwell et d’Atwood, mais avec une sensibilité distinctement de Hong Kong, le récit discover remark la conformité peut être réalisée non pas par la pressure mais par un désir soigneusement cultivé. Les gens croient qu’ils veulent être rejoints. Ils parlent de convivialité comme vertu, solitude que la maladie. Un psychologue dans un talk-show affirme joyeusement: «Aucune personne n’est complète.» C’est une telle logique qui autorise le couteau.
Si cela semble étrangement familier aux observateurs de la descente politique de Hong Kong, cela devrait. La loi de conjoinment du roman fait écho à l’intégration post-handover de la région dans la Chine continentale – un processus promu comme réunification mais vécu par beaucoup comme recolonisation. Le soi-disant retour en Chine a laissé de nombreux Hongkongers dans un état de limbes existentiels, piégé entre les attentes nationalistes et une identité locale, on leur avait dit de transcender. Hon donne à ce démembrement psychique une forme physique. Vivre en vertu de la Loi de conjoination, c’est vivre dans la douleur. Et pourtant, comme le observe cyniquement un personnage, il maintient les gens «trop fatigués pour protester».
À travers la voix intégrée de la thèse du protagoniste, Corps de raccordement analyse lui-même. Son écriture intègre des références à la théorie du biopower de Michel Foucault – l’idée que les États modernes exercent le contrôle, non pas en tuant, mais en gérant la vie elle-même. La loi n’anéantisse pas ses sujets; cela les rend gérables. Il réorganise leurs membres, raccourcit leur foulée, ralentit leur volonté. La théorie psychanalytique d’Erich From hante également le texte: le protagoniste observe que de nombreux citoyens conjoints souffrent de ce que From a appelé le «caractère masochiste», la tendance à rendre la liberté en échange du confort, de l’approbation ou de l’phantasm de la sécurité. La tragédie, suggère le roman, n’est pas que les gens préfèrent leurs chaînes mais qu’ils sont piégés par l’espoir – dans l’espoir que l’amour ou le devoir transcenderont la douleur.
La tragédie, suggère le roman, n’est pas que les gens préfèrent leurs chaînes mais qu’ils sont piégés par l’espoir – dans l’espoir que l’amour ou le devoir transcenderont la douleur.
Prenez tante Myrtle, par exemple – une femme autrefois adaptée qui embrasse la conjointement avec l’optimisme romantique. Elle choisit la chirurgie non pas parce qu’elle est contraignante mais parce qu’elle croit en un avenir de soutien mutuel. Sa réalité, cependant, devient un cauchemar bureaucratique et anatomique: une douleur constante, une intimité étouffée, une imaginative and prescient floue et un mari qui se glisse dans le silence. Quand elle exprime enfin des doutes et atteint des analgésiques, l’État n’intervient pas, mais ses voisins le font: avec inquiétude, pas la violence. Ils confisquent ses pilules. Ils l’exhortent à ajuster son perspective. Sa souffrance devient une query de bien-être public. La cruauté est commune, les providers de police effectués par des pairs qui, comme elle, essaient seulement de survivre aux mandats de leur temps.
Ensuite, il y a Evelyn et Joséphine, des jumeaux conjoints fictifs discutés dans la thèse du protagoniste. Evelyn est terrifiée par la séparation mais l’accepte néanmoins, non pas parce qu’elle pense que cela la libèrera, mais parce qu’elle espère tranquillement que les deux pourraient mourir dans le processus. C’est, pour elle, la selected la plus proche de la paix. Joséphine, en revanche, aspire à être non lié. Elle aspire à l’indépendance, non pas par ressentiment mais par un désir de solitude douloureux, pour la possibilité d’une identité non façonnée par une proximité constante. Pourtant, c’est Joséphine – le plus fort des deux – qui meurt sur la desk d’opération. Evelyn se réveille seule et sait immédiatement ce qui s’est passé. Elle n’est pas shock qu’ils n’aient pas survécu à la fois, mais le fait qu’elle, et non Joséphine, vivait, ressemble à une erreur cosmique. En perdant sa sœur, Evelyn perd également le seul cadre de sens qu’elle ait jamais connu. On lui dit qu’elle ne marchera plus jamais. Elle proceed, hantée et creusée. La métaphore est dévastatrice. Pour certains, l’épreuve de déconnexion – de récupérer son corps et de soi-même – peut être plus intolerable que la situation qui l’a précédée. Dans ce monde, et peut-être dans la nôtre, la douleur de la séparation peut survivre à la douleur de l’attachement.
Hon Lai Chu écrit avec une précision chirurgicale. Sa prose, rendue magnifiquement par Leung, se déplace entre le détachement clinique et l’angoisse viscérale. La construction métafictionnelle – une histoire imbriquée dans une thèse imbriquée dans une histoire – échoue les pièges récursifs que ses personnages habitent. Même le corps du protagoniste devient un web site de recherche. Lorsqu’elle décrit la post-chirurgie des plaies purnes, son professeur répond: « Vos recherches viennent de commencer. »
Corps de raccordement rejoint un canon croissant de dystopies de sinophone qui utilisent l’allégorie pour naviguer dans l’indicible.
Corps de raccordement rejoint un canon croissant de dystopies de sinophone qui utilisent l’allégorie pour naviguer dans l’indicible. Aux côtés de Dorothy Tse En plein essor Et Lau Yee-Wa Sans langueil reflète une tendance parmi les écrivains de Hong Kong pour réinventer la résistance non pas à travers des slogans mais à travers des cauchemars. Ces œuvres ne nous disent pas quoi faire; Ils nous montrent ce qui pourrait arriver si nous ne faisons rien.
Au second où le narrateur begin à rêver de récupérer son corps, il n’est pas clair si elle le peut toujours. Cette ambiguïté est la coupe finale du roman. Corps de raccordement n’offre pas la libération. Il offre un miroir: sanglant, fracturé et inconfortablement proche de la peau.
Université de Toronto