Il y a RIEN comme The Grind, mon gars. Rien de tel que de faire la queue devant la salle de conférence, de tapoter nos petites couilles sensibles sur The Massive Merger, d’établir un contact visuel avec The Massive Boss alors qu’il me fait un lent signe de tête depuis son bureau. Rien de tel que de rire des bêtas qui n’ont pas ce qu’il faut pour se frayer un chemin jusqu’au sommet. Rien de tel que de savoir que certains de ces connards rentrent chez eux dans une Mustang pendant que je me fais vider les couilles dans une Bugatti. Rien de tel que de gagner assez d’argent pour acheter un bateau par négligence. Rien de tel que de lui donner un nom L’argent ne dort jamais, sans jamais l’utiliser, pas même une seule fois. Rien de tel que d’appeler mon père et de recevoir sa messagerie vocale, en murmurant : « Je l’ai fait, papa, je l’ai fait » dans une boîte aux lettres presque pleine. Rien comme PAS PLEURS, PAS UN CÉLIBATAIRE LARME, PAS UN MOMENT DE FAIBLESSE, JUSTE FORCE, RÉSOUDRE, ET ADDERALL. Rien de tel que de haleter le nouveau gars alors que je le croise sur le chemin de la salle de repos, ignorant la voix dans ma tête qui murmure : « Excuse-toi. Rien de tel que de se cogner la poitrine CFO Rick et criant “LES GAGNANTS NE LE FONT PAS DIRE DÉSOLÉ » jusqu’à ce que nos gorges aient un goût de sang. Rien de tel que de répondre aux emails des RH par « mdr ». Rien de tel que de déchirer huit à dix clichés Nespresso Redbull et d’envoyer des SMS à mon groupe Alphas. Discutez avec l’emoji de la bouteille de champagne, l’emoji du majeur, l’emoji des lunettes de soleil, l’emoji de la neige, l’emoji du pistolet et l’emoji du biberon. Rien de tel que de m’assurer que mon téléphone n’est pas en mode Ne pas déranger au cas où papa me rappellerait. Rien de tel que de l’appeler une fois de plus, de le laisser sonner et de le poursuivre immédiatement avec : “Désolé, composez le numéro.” Rien comme TOUJOURS PAS PLEURSUN GUERRIER ESPRIT ET UN COQ QUE POURRAIT COUPER VERRE. Rien de tel que de desserrer nos cravates Thom Browne et de dire « merde » au reste de la journée, au reste de nos vies. Rien de tel que de sauter les réunions de l’après-midi pour aller boire un verre de coca au Tao. Rien de tel que d’espérer que nous resterons dehors toute la nuit, que je ne rentrerai jamais chez moi, à moins d’être assez foutu pour ignorer l’odeur des steaks Wagyu pourris dans mon réfrigérateur autrement vide. Rien de tel que de saigner du nez, de lever la tête et de me retrouver devant le miroir de la salle de bain. Rien de tel que d’être surpris par ce que je vois. Rien de tel que de perdre la notion du temps, de se perdre dans un visage que je ne reconnais plus, de suivre le goutte-à-goutte de l’évier au son de l’océan, de sentir les vagues claquer contre mes petits orteils s’enfonçant dans le sable, de regarder mon papa, sa tête masquant le soleil, sa voix forte me disant qu’il est temps d’apprendre à nager, qu’il est temps d’être courageux. Rien de tel que de se sentir en sécurité dans ses bras alors que les vagues nous poussent, pensant qu’il pourrait basculer, mais il ne le fait pas, il se tient droit et il me serre fort. Rien de tel que de pousser contre son torse, de passer sous l’eau salée, de donner des coups de pied dans mes petites jambes glabres comme nous nous entraînions dans la piscine du jardin de notre voisin. Rien de tel que de regarder le soleil à travers l’eau, de ne pas voir la tête de mon père, de ne pas le voir du tout, de savoir qu’il m’a quitté, que je suis seul dans l’océan, à bout de souffle, mangeant de l’eau, mangeant du sel. Naufrage. En practice de mourir. Disparaître. Soudain, j’ai été tiré par mon bras gauche, tiré vers la lumière, perçant la floor, étouffant, crachant de l’eau, tellement d’eau. En voyant le soleil, porté vers le rivage, mon père était complètement silencieux. Silencieux pour le reste de la journée. Silencieux pour le reste de ma vie. Sachant que quelque selected est maintenant rompu entre nous. Sachant qu’un trou en lui est un abîme en moi. Vouloir retourner à l’océan, récupérer tout ce qui a été perdu, reconstituer ce que nous étions, prouver que je suis toujours son garçon fort et courageux, son seul et distinctive fils…RIEN comme mon pote Razz qui me frappait sur la nuque et me disait de “SNAP DEHORS DE CELA CHAUD TIR.» Rien de tel que de chasser le lapin jusqu’au bar. Rien de tel que d’encourager une Oie glacée avec du boiz. Rien de tel que l’appel et la réponse de «PUTAIN TOI» et « C’EST MON NOM.» Rien de tel que d’ignorer qu’ils sont également tristes et remplis de honte qu’ils prennent pour des brûlures d’estomac. Rien de tel que nos impressions concurrentes de Stewie remplissant la salle désormais vide. Rien de tel que les lumières s’éteignent et que l’agent de sécurité nous dit qu’il est temps de partir. Rien de tel que de menacer d’acheter le bar, la maison de cet homme, sa vie. Rien que de la pitié à ses yeux. Rien de tel qu’il sait que nous n’en valons pas la peine. Rien de tel qu’un de mes idiots marmonnant : « Est-ce que le père de quelqu’un a décroché le téléphone aujourd’hui ? Rien de tel que nous chuchotions tous « Non ». Rien de tel que le silence qui go well with. C’est le MOUDRE bébé, il n’y a rien de tel.