Le 18 octobre 2024, artistes et scientifiques se sont réunis à l’Université libre de Bruxelles pour explorer les possibilités de l’ArtScience, « un espace de co-construction, d’intégration et de transformation des connaissances, des pratiques et des mentalités ».
Dans La Revue Nouvelle (Belgique), Raoul Sommeillier, co-fondateur de l’organisation ArtScience Ohme, basée à Bruxelles, explique que cette approche est apparue comme une réponse aux « défis systémiques du XXIe siècle » et à la query de « remark reconstruire un sens collectif face à la crise climatique, à la fragmentation des connaissances et à l’affaiblissement du discours scientifique ». Ces défis complexes resteront insurmontables à moins que nous puissions imaginer de nouvelles façons de comprendre et d’agir qui brisent les cloisonnements entre les sciences naturelles, les sciences humaines et l’artwork.
Selon la théorie des « domaines de validité » de Sommeillier, « toute connaissance est partielle et située,… et la complexité de la réalité ne peut souvent être appréhendée sans l’utilisation simultanée de modèles multiples, parfois contre-intuitifs ou contradictoires ».
L’objectif des divers projets transdisciplinaires d’Ohme – qui comprennent des résidences d’artistes, des installations, des performances, des expositions et des cours expérimentaux – n’est « pas seulement de rassembler les disciplines, mais de reconfigurer les cadres, de développer de nouvelles méthodes et de créer des langages partagés ». Si « le doute, l’ignorance ou l’inconfort sont les principaux moteurs de la découverte », alors « la curiosité devient une disposition éthique ».
Artwork et soins
L’objectivation des sufferers s’est normalisée : Virginie de Wilde décrit remark les nouveaux sufferers sont admis à l’hôpital en scannant un code-barres attaché à leur poignet. Bien que le processus soit efficace et sécurisé, la réduction de l’identité d’une personne à un code-barres contredit l’éthique du soin. Le easy fait de demander le nom de quelqu’un transforme l’interplay entre le affected person et le soignant en une véritable rencontre entre êtres humains. Cette connexion est sacrifiée sur l’autel de l’efficacité, écrit de Wilde.
Les Veilleuses Ce projet honore les « gestes silencieux, les présences discrètes et les moments d’consideration minuscules mais essentiels qui constituent la dignité des soins » comme une forme de « résistance douce » à la domination des données et des mesures de efficiency dans les hôpitaux. Les soins de santé sont structurés par la recherche de l’efficacité et de la rapidité, mais les plaintes concernant le « manque de reconnaissance », la « perte de sens » et la « déshumanisation » sont de plus en plus courantes dans le langage des professionnels de la santé.
Les Veilleuses tente de contrer cette déshumanisation en invitant des artistes à l’hôpital, « non pas pour décorer ou embellir, mais… pour révéler ce qui doit être préservé et ce qui peut être obscurci ou détruit », écrit de Wilde. Le projet vise « à offrir aux soignants l’opportunité de témoigner de l’intimité des soins à travers de nouveaux médiums ». Des œuvres d’artwork inspirées des rencontres entre soignants et sufferers sont présentées dans des expositions à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’hôpital, donnant une forme seen à la beauté silencieuse, souvent invisible, de l’acte de soigner.
Arts et archéologie
Un autre projet porté par Ohme était une rencontre entre « deux mondes spécialisés, chacun fonctionnant dans sa propre bulle mais partageant le même vocabulaire, les mêmes références et la même ardour ». Héloïse Colrat, artiste qui travaille le verre, et Alicia Van Ham-Meert, archéologue, ont uni leurs forces pour recréer un mélange de verre médiéval trouvé dans les vitraux de l’abbaye de Stavelot, en utilisant uniquement des matériaux naturels des environs.
Grâce à un processus d’essais et d’erreurs, ils ont perfectionné le mélange, qui a ensuite été utilisé dans un atelier où les étudiants ont façonné des lunettes inspirées des « lunettes à trucs » du Moyen Âge. Ces curieuses créations, s’appuyant sur « des lois physiques comme le principe du siphon ou de l’aspiration de l’air » pour créer des effets surprenants, servaient autrefois à impressionner les convives lors des banquets médiévaux.
Tous deux sont sortis du projet avec une compréhension plus profonde : Colrat a acquis des connaissances précieuses sur la nature moléculaire du matériau qu’elle utilise quotidiennement dans son atelier, tandis que la nouvelle conscience de Van Ham-Meert de la viscosité et de la plasticité du verre éclairera ses recherches archéologiques sur les methods médiévales de soufflage du verre. Mais surtout, le projet a été « une aventure humaine qui a enrichi ses contributors, les a sortis de leur zone de confort… et les a encouragés à s’ouvrir sur d’autres mondes et sur d’autres personnes ».
Imaginaire politique
François Foret aborde l’ArtScience comme une « pratique symbolique, politique et culturelle » succesful de mettre en lumière les constructions complexes et souvent lointaines qui façonnent notre monde – comme l’UE. L’artwork et la science cherchent tous deux à donner un sens à un monde qui connaît des changements accélérés, où les sources traditionnelles d’autorité et de sens sont en constante évolution, affirme Foret. « Plus qu’un easy accessoire de la science, l’artwork en est le pendant, voire le concurrent, à la fois comme moyen de dévoilement du monde et comme réponse aux grandes questions métaphysiques. » L’ArtScience apparaît comme une méthode essentielle d’interrogation et d’creativeness succesful de favoriser de nouveaux modes de notion dans un monde désorienté.
L’UE est particulièrement inaccessible à l’artwork, à la fois en raison de son abstraction délibérée, comme en témoignent son structure fonctionnelle et les motifs fades et non spécifiques de sa monnaie, et en raison de son éloignement de la vie quotidienne des citoyens. Mais ce sont précisément les pratiques artistiques qui peuvent combler ce vide, « donnant corps » à une construction politique apparemment désincarnée.
Qu’il s’agisse de ministres de la Défense s’inspirant de la science-fiction ou de chercheurs perfectionnant leurs compétences en théâtre participatif, la fusion de l’artwork et de la science peut élargir nos horizons et révéler des views inattendues. En fin de compte, la vraie query n’est pas de savoir si l’artwork et la science sont compatibles, écrit Foret, mais « remark leur union peut nous aider à imaginer, transformer et créer des espaces où l’creativeness redevient un acte politique ».
Publié en coopération avec CAIRN Édition Internationaleécrit par Cadenza Educational Translations.