« Workshy » est une étiquette souvent appliquée aux jeunes. Est-ce juste? Données suggèrent que quelque selected ne va pas : à travers l’Europe, la proportion moyenne de jeunes de 15 à 29 ans qui ne travaillent pas, qui ne suivent pas d’études ou de formation, dépasse l’objectif de 9 % fixé par l’UE. L’année dernière, en France, ce chiffre a culminé à 12,5 %. Pourtant, une étude menée à l’échelle européenne révèle que les jeunes accordent autant d’significance au travail que les générations plus âgées. Mais leurs attentes ont changé : le travail doit avoir du sens, les lieux de travail doivent être démocratisés et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée doit être amélioré.
Cette query de Revue Projetréalisé en collaboration avec des étudiants de Sciences Po Grenoble, sonde les stéréotypes à travers des entretiens et des analyses, dressant un tableau plus nuancé des attitudes des jeunes en France – un groupe loin d’être homogène. Il révèle un éventail d’aspirations et de conceptions du travail, soulignant des inégalités critiques. Les contributions des politiciens et de la société civile proposent des options transformatrices.
Systèmes de valeurs
Pierre Bréchon analyse les Études européennes sur les valeurs 2017-2020 enquête. En France, un changement d’angle notable apparaît non pas entre les jeunes et les générations précédentes, mais entre les personnes nées avant 1960 et les générations suivantes, les plus âgés valorisant davantage le travail. De ce level de vue, la perte d’éthique du travail n’est pas l’apanage des jeunes. Bréchon met également en évidence un clivage intéressant selon le statut social : toutes lessons d’âge confondues, 56 % des diplômés du secondaire considèrent que le travail est plus essential que les loisirs, contre 22 % des diplômés post-bac. En se concentrant sur les 18-29 ans, une fracture similaire est apparue : les parcours scolaires influencent les attitudes à l’égard du travail.
Bréchon relie cette attribution de sens à des systèmes de valeurs, qui diffèrent par « le degré d’individualisation ou d’individualisme ». Le premier correspond à « un désir d’autonomie et de libre choix dans tous les domaines de la vie », le second à « la défense de ses propres intérêts et de l’introversion ». Selon lui, les jeunes individualistes ont tendance à donner la priorité au travail et à se soucier davantage de ses récompenses matérielles, tandis que ceux qui penchent vers « l’individualisation » ont tendance à se soucier davantage du kind de travail qu’ils effectuent et à valoriser la participation démocratique.
Esclaves salariés émancipés
Tom Martin et Clara Pineda, jeunes diplômés de Sciences Po aux trajectoires professionnelles disparates, écrivent sur leur désir d’exercer des métiers épanouissants et en part avec leurs valeurs personnelles. Ils rejettent le monde du travail existant, qui « reproduit divers systèmes d’oppression et alimente un modèle capitaliste et néolibéral mortel », envisageant un nouveau cadre qui promeut la justice environnementale et sociale.
Mais ils savent que leurs visions utopiques sont irréalisables sans une profonde refonte de la subsistance : la dépendance à l’égard d’un salaire pour répondre aux besoins économiques transforme les salariés en esclaves salariés, et ce n’est qu’en redéfinissant des notions clés comme la liberté – entendue comme prospérité matérielle – et en recherchant des options dans le cadre d’une « économie collective ». L’organisation, l’autogestion et la mutualisation des ressources peuvent être trouvées pour l’émancipation.
Capital emploi écologique
Léa Malpart, qui soutient les jeunes demandeurs d’emploi, se demande dans son entretien si ces préoccupations sont un luxe réservé à une « élite éclairée ». En Seine-Saint-Denis, où le manque de moyens est « scandaleux », des élèves manquent près d’un an d’enseignement en raison du manque d’enseignants. Les jeunes shoppers de Malpart veulent des emplois valorisants mais disposent d’une marge de manœuvre limitée : « trop souvent, le travail est une query de survie – pouvoir se nourrir, se loger ou se vêtir ».
Malpart voit la recherche de sens au travail comme un changement radical tout aussi essential que le virage numérique. Elle constate cependant que les entreprises ont tendance à faire appel à son centre lorsqu’elles peinent à recruter des diplômés, en supposant que les demandeurs d’emploi y seront moins pointilleux. Même si nombre de ses shoppers consacrent du temps à des associations sociales ou environnementales, le travail reste avant tout « un moyen de gagner sa vie ». Elle craint qu’avoir un emploi prone de perturber le statu quo et de conduire une transformation sociale et écologique risque de devenir « un nouveau kind de capital », accessible uniquement à ceux qui ont accès à certaines écoles et réseaux. Dans ce scénario, « la query du sens devient un nouveau marqueur de la fracture sociale ».
Des affaires terre-à-terre
Le professeur Simon Persico rassemble les fils. Les revendications des jeunes « incitent le monde du travail à se réinventer », écrit-il, avec des répercussions. À Sciences Po, le grasp transition écologique abandonne une « conception exclusivement utilitaire de l’enseignement et de la formation » qui prépare à s’insérer dans un système de manufacturing. Un programme d’études massive et interdisciplinaire sans trajectoire de carrière définie est un « luxe », admet-il, qu’un grande école peut se permettre.
Mais une conception plus versatile et démocratique du travail apparaît indispensable pour redynamiser la société française. L’ère des secteurs du travail strictement divisés, et « l’accélération du rythme et de la productivité qui l’accompagne », doit céder la place à des rôles combinant « des tâches concrètes… terre-à-terre et des tâches impliquant une réflexion stratégique ou politique ». Le paysage économique français – « encore caractérisé par de mauvaises pratiques, luttant pour inculquer l’autonomie et le travail d’équipe… et donnant peu de place aux représentants des travailleurs dans les conseils d’administration » – doit évoluer, « donner aux travailleurs le pouvoir de décider du destin de l’organisation dans laquelle ils travaillent’. Plus de responsabilité, et non moins, semble être le mot d’ordre.