« Des voleurs cagoulés ont fait irruption dimanche matin au musée du Louvre à Paris, utilisant une grue pour briser une vitre à l’étage, puis voler des objets inestimables dans un quartier qui abrite les joyaux de la couronne française avant de s’enfuir à moto. »
— Reuters
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Je suis le meilleur dans ce que je fais. Je bouge avec précision, chaque pas étant un ballet soigneusement chorégraphié. Je ne vole pas simplement des choses comme un vulgaire pickpocket ; Je joue. Je crée. J’encourage.
Mais pas avant 9h30
Si je devais, par exemple, voler les joyaux de la couronne du Louvre, je ne me lèverais pas aux aurores pour le faire. Mais non ! Remark pourrais-je faire de mon mieux sans une bonne nuit de sommeil ? Les journées de braquage sont longues et un voleur endormi est un voleur grincheux. Et qu’en est-il de mon petit déjeuner? Dois-je descendre en rappel du toit de l’aile des joyaux du musée sans avoir profité de mon ache au chocolat? Je suis peut-être un voleur, mais je ne suis pas un animal.
En France, nous sommes fiers de profiter des plaisirs simples de la vie : manger, boire et occasionnellement de grands larcins. Se précipiter dans ces choses ne perturberait pas seulement notre emploi du temps tranquille ; ce serait un péché. Il faut savourer l’prompt présent, ne pas courir de braquage en braquage comme un bouffon.
Ma routine matinale typique en matière de braquage est la suivante: réveil à loisir, cigarette, croissant et café au lait, lire un chapitre de Voltaire, flâner le lengthy de la Seine, parcourir les puces de Paris, ALORS vol. Éliminer l’une de ces activités saperait le plaisir de ma journée, ne me rendant pas meilleur que ces imbéciles de Onze d’Océan.
Et c’est sans même tenir compte des règles syndicales. Selon les statuts de la Confédération Française des Voleuses de Bijoux, les voleurs de bijoux doivent commencer leur travail au plus tôt à 9 heures du matin et le terminer au plus tard à 13 heures. Nous avons une semaine de travail stricte de dix heures, des heures supplémentaires le week-end et des congés payés pour le polissage et le démontage des bijoux. Il y a des années, le gouvernement a tenté de relever l’âge de la retraite à quarante-cinq ans, nous incitant à faire grève pendant des semaines jusqu’à ce qu’il cède. Cela peut paraître étrange que le gouvernement négocie avec des voleurs, mais croyez-moi, ils ont besoin de nous pour leur intrigue. D’ailleurs, selon vous, qui est l’inspiration de tous ces movies de Muppet ?
J’ai entendu parler d’autres cambrioleurs de chats qui travaillent en pleine nuit, et tout ce que je peux vous dire, c’est qu’ils ne sont pas français. Manquer une nuit d’amour passionné pour voler quelques bijoux qui seront encore là le lendemain matin à une heure raisonnable ? C’est unimaginable ! Aussi exquise que soit la courbe d’un diamant parfaitement taillé, elle ne sera jamais comparable à la courbe du dos de votre amoureux. De plus, la vie est trop courte pour se laisser entraîner dans la course effrénée. À un second donné, il faut se rendre compte que courir après des bijoux aveuglément ne mène nulle half, sauf peut-être en jail si l’on est novice. Votre vie doit être bien plus que votre travail.
Mais comme dans tout secteur, la technologie menace également de me supprimer mon emploi. Personne ne veut plus payer pour des diamants vieux de plusieurs siècles, avec des variations imprimées en 3D disponibles à une fraction du prix. Quel dommage ! Cela me fait bouillir le sang de penser que les gens ne peuvent pas voir la différence entre un morceau de plastique et un diadème en saphir porté par Marie-Antoinette. Mais cette nouvelle génération ne veut que du rapide et du facile, pas de l’exquis. Mon travail est en practice de devenir un artwork perdu, avec toutes ces œuvres d’artwork perdues que j’ai volées.
C’est la vie. En attendant, je vais m’amuser aussi longtemps que attainable en tant que dernier d’une race mourante de travailleurs acharnés – mais pas aussi travailleurs, voleurs. Une troupe hétéroclite de marginaux, partis pour une dernière cavalerie pour frapper les maladroits inspecteur au dépourvu alors qu’il nous serre le poing pendant que nous filons sur nos cyclomoteurs.