Quand j’étais enfant dans la Roumanie communiste des années 1980, je me souviens pilaf était l’un des aliments de base de la delicacies d’affect ottomane du sud du pays. Ma mère et ma grand-mère le mettaient au 4, après avoir brièvement fait bouillir le riz sur la cuisinière. À base de poulet (de la campagne, bien sûr, automobile dans les rayons des magasins, c’était du jamais vu pendant la crise économique des années 80), ou avec des champignons (quand ils étaient disponibles), ou encore avec rien (automobile « rien » était en grande partie disponibles dans les années 80, contrairement au poulet ou aux champignons), pilaf était – et est toujours – un plat facile à préparer, abordable et copieux.
À l’époque, nous n’avions aucune idée des origines de pilaf, ni d’autres incontournables de la delicacies roumaine, automobile personne ne se souciait de la contextualisation de ce que l’on pouvait (et surtout ne pouvait pas) manger sous le régime de Ceaușescu. De plus, dans un pays autarchique comme la Roumanie communiste, remark aurait-on pu savoir que les enfants grecs ou turcs étaient nourris à peu près de la même manière ? pilaf par leurs mamans et grand-mères ?
Des années plus tard, face à cette réalité, je suis devenue furieuse à l’idée que des mamans et grand-mères grecques et turques avaient volé la recette d’un plat roumain aussi emblématique. Ensuite, j’ai commencé à fouiller dans son histoire.
Très souvent, il est difficile d’expliquer pourquoi et remark tel plat a survécu dans la mémoire d’une communauté, alors que d’autres n’y ont pas survécu. Bien, pilaf a survécu en Roumanie et dans le sud-est de l’Europe, avec de nombreux autres plats d’origine ottomane, peut-être en raison des principaux ingrédients abordables et bon marché (riz, légumes) et des strategies de cuisson de base.
Les origines de pilaf pourrait (sans doute) remonter à Alexandre le Grand et jusqu’au Turkestan oriental, patrie du peuple ouïghour. Dans son livre Cumin, chameaux et caravanes : une odyssée des épices (College of California Press, 2014), Gary Paul Nabhan écrit ce qui go well with :
Au quatrième siècle avant notre ère, Alexandre le Grand et ses troupes furent tellement fascinés par la Bactriane et la Sogdienne. pilaf qu’ils auraient emporté la préparation avec eux de la capitale sogdienne de Marakanda (aujourd’hui Samarkand) en Macédoine. Mais la première description détaillée de la façon de préparer un pilaf Il nous est venu à proprement parler au Xe siècle d’Ibn Sīnā, connu dans le monde occidental sous le nom d’Avicenne. En raison de son énorme affect, Ibn Sīnā est considéré par beaucoup comme le père de la modernité. pilaf les préparatifs.
Pilaf a plusieurs noms (liés), selon la région ou le pays : polov en Asie centrale, où il est omniprésent, du Turkestan oriental (actuel Xinjiang) aux cinq « stans » : Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan. Les Russes l’appellent plov et l’a introduit dans toute l’Union soviétique, jusqu’aux États baltes, en Biélorussie et en Ukraine.
Sur un web site dédié à la delicacies estonienneon peut apprendre par exemple que plov est
un plat étranger qui, au fil des années, est devenu de plus en plus populaire en Estonie au level… de faire partie de notre delicacies nationale… À l’origine, c’est un plat du Moyen-Orient/Asie centrale qui a parcouru un lengthy voyage du sud au nord à nos tables de dîner. Avec quelques touches d’assaisonnements et d’ingrédients locaux, plov est devenu l’un des repas quotidiens les plus courants en Estonie. Comme les Estoniens aiment tellement le porc, l’un des principaux ingrédients de la delicacies estonienne plov c’est définitivement du porc.
Les Lituaniens semblent aussi aimer pilafcomme indiqué sur un web site de delicacies pour la delicacies lituanienne:
Qui pourrait refuser un bol d’évaporation et de délicieux pilaf? En Lituanie, il serait probablement difficile de trouver un Lituanien qui n’aimerait pas pilaf. Bien que pilaf est particulièrement populaire dans de nombreux pays asiatiques, balkaniques et autres pays voisins, la Lituanie ne fait pas exception… (même si ce n’est ni l’Asie ni les Balkans). Peut-être pilaf s’adapte très bien à la delicacies lituanienne grâce à sa préparation easy et au fait qu’après avoir mangé un bol on ressent très rapidement une sensation de satiété.
En Biélorussie et dans la majeure partie de l’Ukraine, plov très probablement arrivé avec les Soviétiques, mais en Roumanie et en Moldavie, c’est une histoire complètement différente, tout comme en Crimée, dans le sud-est de l’Ukraine (ancien khanat de Crimée).
En tant qu’États vassaux de l’Empire ottoman pendant plus de 400 ans, la partie orientale et méridionale de la Roumanie a été imprégnée d’énormes quantités d’habitudes turques, y compris culinaires. Le même schéma s’applique à la Bulgarie, à la Grèce et aux pays des Balkans occidentaux (Albanie et ex-Yougoslavie) ; ainsi que la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Une recette de pilaf azéri, regardée par des tens of millions de personnes.
Bien qu’il ait les mêmes origines que celui répandu dans l’ex-URSS et plus ou moins le même processus de cuisson, pilaf est arrivé dans le sud-est de l’Europe plusieurs siècles avant les États baltes, l’ouest et le nord de l’Ukraine ou la Biélorussie. Selon les pays/régions/communautés, il peut être préparé avec ou sans porc : avec du porc par les communautés chrétiennes ; sans porc par les musulmans. La volaille est également largement utilisée (en particulier le poulet) et de nombreuses variations végétariennes existent également.
En Roumanie, on l’appelle parfois Pilaf serbe et est généralement cuit au 4, contrairement aux variations d’Asie centrale, qui sont cuites uniquement à feu ouvert (sur la cuisinière). En ce qui concerne les ingrédients, je ne me souviens jamais que ma mère ou ma grand-mère utilisait du mouton, comme c’est le cas en Asie centrale.
Au XIXe siècle, les principautés de Valachie et de Moldavie se tournent vers l’Europe occidentale et s’éloignent de l’Empire ottoman. Une révolution culturelle a eu lieu surtout au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, lorsque la plupart des habitudes orientales ont été abandonnées et remplacées par des habitudes occidentales. La France devient le modèle sacro-saint à suivre et, désormais, le soleil brillera depuis Paris, remplaçant le soleil couchant qui se levait jusque-là à Istanbul.
Cependant, alors que la région découvrait ses racines latines, la majeure partie de la delicacies quotidienne des gens ordinaires restait – et est toujours – ancrée dans l’Empire ottoman. Même si les Roumains se considèrent comme faisant partie de la famille latine en termes de langue et d’origine, ils sont beaucoup plus proches des Serbes, des Bulgares, des Albanais ou des Grecs en termes d’habitudes alimentaires. À la fois différents et semblables aux peuples des Balkans, les Roumains ne réalisent pas forcément à quel level ils sont proches de leurs voisins lorsqu’ils parlent de plats traditionnels.
La Transylvanie, qui faisait partie de l’Empire austro-hongrois jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, n’a été soumise à l’Empire ottoman que pendant environ 100 ans. En conséquence, l’affect des coutumes ottomanes n’a pas eu une si grande affect ici. Pilaf très probablement arrivé en Transylvanie through la inhabitants roumaine – cela est mentionné dans un livre de delicacies de 1928 (Ana Victor Lazăr, Bucătăria gospodinei de la sate. Sfaturi şi reţete de mâncăriSibiu, Editura Asociaţiunii Astra, Sibiu, 1928), alors que la Transylvanie faisait déjà partie du Royaume de Roumanie.
Un plov de mariage ouzbek aux proportions extrêmes
Ce plat incontournable connaît également d’autres variations, plus ou moins différentes/proches du plov-pilaf. Dans le sous-continent indien, biryani utilise le même principe de préparation du riz avec de la viande et/ou des légumes. La principale différence est que, alors que les variations « classiques » de plov-pilaf ne sont pas très riches en épices, biryani en contient des dizaines, de sorte qu’un raita une sauce à base de yaourt est plus que bienvenue pour l’accompagner, afin d’apaiser la chaleur des piments.
Kabouli patte est un plat célèbre en Afghanistan et au Pakistan. C’est agrémenté de manière alléchante de carottes, de raisins secs, d’amandes, de graines de grenade, de noix, de pistaches, que l’on a le sentiment de tomber sur un trésor dans la Grotte d’Ali Baba. Une model embellie de la même manière existe également en Iran, avec certains livres de delicacies la nommant Riz aux bijoux (Michael Bateman, Le monde des épicesKyle Books, Londres, 2004), bien que les Iraniens le consomment généralement assez simplement – qu’il soit bouilli ou cuit au 4.
Espagnol Paëlla est une autre model du plat, dont les origines possibles se trouvent dans l’Espagne musulmane (El Andalus). Les Maures ont introduit la tradition du riz dans la péninsule ibérique vers le Xe siècle et, au XVe siècle, le riz était devenu un aliment de base. Paëlla peut être préparé avec de la viande, du poulet, du poisson ou des fruits de mer. Les ingrédients sont bouillis avec des légumes et du safran. Ce dernier donne le Paëlla sa couleur orange distinctive qui, avec le al dente texture du riz, pourrait nous faire considérer comme un mother or father éloigné du plov-pilaf famille.
Si l’on devait dresser une carte de l’growth du pilaf De l’Asie centrale à l’Europe, deux routes principales se distingueraient : l’une du nord, through l’URSS ; et une route du sud, qui a eu lieu des siècles avant celle du nord, through les peuples turcs (principalement Seldjoukides et Ottomans). Peu importe le parcours, pilaf appartient définitivement au patrimoine gastronomique de tous les peuples qui l’aiment encore à tel level que L’Ouzbékistan l’a fait inscrire en 2016 sur la Liste représentative de l’UNESCO du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Une model en langue roumaine de ce texte peut être lue ici.